Histoire de la Coupe du Monde de Football : mondial 1930, 1950, 1958
La Coupe du Monde de Football en 11 épisodes 1/3
Histoire du Mondial en 11 épisodes
1930-1958
De la "main de Dieu" au doublé de Zizou en passant par le Brésil 70 de Pelé et le cauchemar français de Séville 82, revivez les 11 plus grands moments de l'histoire de la Coupe du monde.
1930 : La 1ère CDM en Uruguay La première Coupe du Monde de football a lieu en 1930 en Uruguay. L'organisation, chapeautée par la toute jeune Fédération internationale était pour le moins brouillonne. Pour preuve, l'Italie et l'Angleterre, peu convaincus par l'intérêt de la nouvelle épreuve, refusèrent d'y participer. Les français, quand à eux, rallièrent l'Amérique du Sud en onze jours par paquebot. A l'époque, pas d'avions spéciaux, on ne se préoccupait pas vraiment de l'impact d'une telle traversée sur la condition physique des joueurs... Toujours est-il que c'est le pays hôte qui devint la première équipe championne du Monde, après avoir battu en finale son voisin Argentin (4-2) devant tout de même 80 000 spectateurs. La France, comme en 2002, ne dépassera pas le premier tour.
1950 : cauchemar au Maracana Cette année là, la Coupe du monde se déroule au Brésil, qui inaugure pour l'occasion le colossal stade Maracana, d'une capacité de 200 000 personnes. A domicile, c'est tout un peuple qui attend, à l'unisson, le sacre de son équipe. Le match faisant office de finale (le tournoi se terminait cette année-là sur un championnat à quatre) oppose la Seleçao à l'Uruguay, l'un des grands onze de l'époque. Auteurs d'un magnifique parcours tout au long de la compétition, qu'ils terminent avec la meilleure attaque (22 buts), les Brésiliens s'inclineront lors de ce dernier match, 2 buts à 1, après avoir pourtant ouvert le score et alors qu'un résultat nul leur suffisait. Au coup de sifflet final, la déception est énorme dans l'arène carioca. La remise du trophée, zappée par des officiels brésiliens oublieux de la notion de fair-play, se fait dans un silence de cathédrale et c'est Jules Rimet qui doit descendre seul sur la pelouse remettre la coupe qui porte son nom à Varela, capitaine des Champions du monde. La défaite est un événement tragique pour tout le Brésil, endeuillé pendant plus d'une semaine et qui enregistrera une vague record de suicides.
1958 : France - 13 buts kopa Bien qu'elle ait été remportée par un Brésil flamboyant mené par son nouveau prodige : Pelé (victoire en finale 5-2 contre le pays hôte), la Coupe du Monde qui s'est déroulée en Suède en 1958 fut une grande satisfaction pour l'Equipe de France. Les bleus ont en effet effectué lors de cette édition le meilleur parcours de leur histoire dans la compétition, atteignant la 3e place aux dépens de la RFA, étrillée 6-3. Mais surtout, la compétition à été l'occasion pour l'avant centre tricolore Just Fontaine, de devenir le buteur le plus prolifique sur une seule édition de toute l'histoire de la Coupe du Monde. Il inscrira 13 buts en 6 matches, dont notamment un quadruplé face aux ouest allemands qu'il privera à lui tout seul du podium. Le record de « Justo », toujours d'actualité, ne semble pas en passe d'être battu. Espérons que les goleadors alignés en Allemagne cet été feront tout pour faire tomber la statistique.
1966 : Angleterre, le berceau du football s'offre enfin un sacre à domicile La finale de la dernière Coupe du Monde à être télévisée en noir et blanc - pas facile de distinguer les joueurs de deux équipes à l'époque - oppose l'Angleterre, dans son mythique stade de Wembley, à la RFA. Véritable choc entre d'éternels rivaux emmenés par Bobby Charlton d'un côté et Franz Beckenbauer de l'autre. Dès la douzième minute, les sujets de sa majestés prennent la douche écossaise lorsque Helmut Haller profite d'un ballon mal dégagé par Gordon Banks pour tromper le gardien anglais (0-1). Mais les insulaires reviennent tout de suite dans le match sur une tête de Geoff Hurst (1-1), le score reste nul jusqu'à la mi-temps. Pas d'évolution jusqu'au dernier quart d'heure, moment choisi par les deux formations pour infliger un peu de folie à la rencontre. A la 78e minute, Martin Peters pense mettre le but de la victoire, mais c'est sans compter sur la détermination des joueurs ouest-allemands, qui égalisent dans les tout derniers instants (Wolfgang Weber à la 89e). Et c'est parti pour les premières prolongations de l'histoire de la Coupe du Monde de la FIFA. A la 101e minute se produit l'une des actions les plus litigieuses de l'histoire de la compétition. Hurst, sur un centre de Ball adresse un tir qui s'écrase sur la transversale du gardien Allemand pour retomber ensuite sur la ligne de but. Pendant de longues secondes, les 22 acteurs tergiversent autour de l'arbitre : le ballon est-il rentré ou non ? L'homme en noir, après consultation de son assistant accordera le but aux locaux. Abattus, les joueurs de la Mannschaft laisseront filer la partie, qui s'achèvera sur le score flatteur de 4 buts à 2 pour le onze britannique. La coupe sera remise par la Reine Elizabeth II toute heureuse de voir ses sujets triompher.
1970 : Pelé dans la légende Coupe du Monde et finale d'anthologie pour cette édition 1970 disputée du côté du Mexique. Pour la première fois, l'événement oppose deux doubles champions du monde : le Brésil et l'Italie. Entame de match crispée devant les 107 000 spectateurs d'un stade Aztec archi comble avec notamment un Pelé pris en tenaille par la défense azzurra. L'artificier de service du Brésil est marqué à la culotte mais parvient finalement à se défaire de ses gardes du corps à la 18e minute en plaçant une tête fatale suite à une offrande de son compère Rivelino : le 100e but du Brésil en Coupe du Monde. Le Brésil gâche des occasions, et comme souvent dans ce type de situation, se fait rejoindre avant la pause sur un but de l'attaquant Anastasie, qui profite des largesses de la défense Auriverde. Au retour des vestiaires, c'est au tour de l'Italie de rater le coche sur une contre-attaque de feu, conclue par un tir dans le petit filet de Domenghini. Le Brésil accélère et renvoie l'ascenseur à son adversaire du jour : 2-1 à la 66e sur une frappe imparable du gauche de Gerson, puis 3-1 suite à une action collective parachevée par Jairzinho sur une passe de Pelé. Le dernier quart d'heure est totalement à l'avantage des sud américains, qui déroulent, avec un Pelé intenable à la baguette. Son capitaine Carlos Alberto porte le coup de grâce sur un énième caviar du "roi" (4-1). Coup de sifflet final, le onze de Mario Zagallo, qui avait déjà été sacré en tant que joueur, repart à la maison avec la coupe Jules Rimet, qu'il gardera à jamais : privilège accordé par la FIFA à la première nation gagnant le trophée par trois fois. C'est aussi le sacre de "sa majesté" Pelé, très ému et idolâtré par tout un peuple.
1970 : Beckenbauer héros malheureux de la demi finale L'un des deux matches pour l'accession à la finale de cette Coupe du Monde Mexicaine oppose les deux meilleures équipes d'Europe : l'Italie et la RFA. La rencontre commence timidement, les Azzurri ouvrent la marquent dès la 8e minute et pensent tenir le score jusqu'à son terme. Les allemands poussent mais ne parviennent pas à marquer. Le sort semble s'acharner contre eux quand Franz Beckenbauer se démet l'épaule suite à un choc avec Pierluigi Cera. Ne pouvant être remplacé, le munichois est contraint de rester sur la pelouse, le bras droit en écharpe. L'abnégation des teutons, symbolisée par Beckenbauer, homme clef de l'équipe, paye enfin : dans les tous derniers instants du temps réglementaire Karl Heinz Schnellinger égalise d'un but rageur, au grand dam des italiens, incrédules devant un tel bouleversement. C'est ici que l'opposition, qualifiée par la suite de "match du siècle" prend sa véritable tournure. Pendant la prolongation, les 22 acteurs vont offrir au monde du football un spectacle mémorable, inscrivant un total de 5 buts. 30 minutes d'une course poursuite à couper le souffle, dont les italiens sortiront finalement vainqueurs, grâce à un ultime but de Gianni Rivera (4-3). Au terme des 2 heures de jeu, les joueurs s'écroulent, exténués mais tout aussi heureux d'avoir livré un match pour l'histoire.
1974 : Les Pays-Bas de Cruyff perdent contre l'Allemagne en finale
En cette année 1974, les Pays-Bas du génial Johan Cruyff et leur football total made in Ajax d'Amsterdam enthousiasment le monde du football. Au commencement de ce mondial se déroulant sur le sol allemand, ils sont d'ores et déjà annoncé comme les grandissimes favoris de l'épreuve. Une fois la compétition lancée, tout se déroule comme prévu pour le rouleau compresseur orange, qui écrase tout sur son passage. Seulement, en finale, les bataves se heurtent à l'éternelle Allemagne, qui est bien celle "qui gagne toujours à la fin". Le match débute pourtant de la meilleure des manières pour les Hollandais qui obtiennent dès la première minute un penalty, sur une action de l'inévitable Cruyff, que Neeskens transforme. Mais les coéquipiers du "kaiser" Franz Beckenbauer reviennent dès la 25e minute, également sur penalty pour ensuite prendre l'avantage sur un but de Gerd Müller qui crucifie Jongbloed d'un tir en pivot aux 6 mètres. L'Allemagne est sacrée à domicile, mais c'est surtout la magie d'un Johan Cruyff au sommet de son art qui aura marqué cette édition. 1982 : France - Allemagne Demi-finale du Mondial Espagnol. La France emmenée par Michel Platini rencontre son ennemi juré : l'Allemagne. Comme lors de chaque opposition entre les des deux nations, on assiste à une véritable opposition de style : élégance et vista à la française face à la rigueur et l'abnégation teutonne. Ce match au déroulement épique sera marqué par le terrible choc entre Battiston, qui filait seul au but, et le gardien allemand : Schumacher. Le portier ne fut aucunement sanctionné pour ce véritable attentat. Cet événement aura le mérite de révolter les français, qui iront jusqu'à mener par 3 buts à 1 en première mi-temps des prolongations (il y avait 1-1 après 90 minutes). Mais les bleus laisseront finalement filer un match qu'ils ne devaient pas perdre, crucifiés par le réalisme du remplaçant Rummenigge. 3-2, puis 3-3, séance de penalties... La soirée s'achèvera par une défaite française, 4 tirs au buts à 5, laissant un fort sentiment d'injustice hanter les esprits des bleus.
1986 : Angleterre - Argentine Ce 22 juin 1986, les 114 000 spectateurs du Stade Aztèque de Mexico assistent, lors de ce quart de finale, à la consécration d'un des plus grand génie de l'histoire du football : Diego Maradona. Match qui s'annonce sulfureux entre deux pays encore récemment empêtrés dans la Guerre des Malouines et qui espèrent être sacrés. L'Angleterre, qui veut retrouver le goût d'un succès mondial acquis une seule fois (en 1966) en sera privée par un seul homme : Maradona. En quatre minutes, "El Pibe de Oro" scelle le sort de la partie, par un but de la main d'abord : la célèbre "main de dieu" (51'), par une action d'anthologie ensuite (54'). Le petit meneur de jeu argentin, comme pour se faire pardonner, part dans une chevauchée fantastique, dribble une bonne partie du onze britannique - gardien compris - pour inscrire un des plus beau but jamais vus. Les joueurs de la rose reviennent au score pour l'honneur grâce à Lineker. L'Argentine est en demi-finale du Mondial 1986, qu'elle remportera quelques jours plus tard.
1986 : France - Brésil Ce Mondial 1986 disputé au Mexique est décidemment un cru exceptionnel, riche en matchs de légende. Le quart de finale opposant la France de Platini au Brésil de Socrates est de ceux là. Désireux de laver l'affront subit quatre ans plus tôt face aux Allemands, les Bleus d'Henri Michel démarrent cette rencontre disputée sous un soleil caniculaire (45 degrés dans la fournaise de Guadalajaja) pied au plancher. Les Auriverde, qui ont échoué au même stade de la compétition lors de l'édition précédente, sont dans le même état d'esprit. Le match sera d'une intensité rare, tout comme le talent des techniciens que sont Platini, Giresse, Socrates ou Zico. Le onze brésilien prend l'ascendant dès le début de la partie et le concrétisera à la 17e minute, par un but de Careca. La France n'est pas loin d'encaisser un second but sur l'un des nombreux assauts de l'adversaire, qui se heurtent au poteau de Bats. Mais les tricolores profitent de la fébrilité du flanc gauche brésilien pour égaliser, par l'intermédiaire de l'inévitable Platini. La rencontre s'emballe, renforcé par la rentrée du magicien Zico, le Brésil obtient un penalty... arrêté par Bats. Les deux formations vont jusqu'aux prolongations et c'est finalement la séance de tirs au but qui avait sonné le glas des bleus en 82 qui leur donne la victoire, sur un ultime coup de pied de Luis Fernandez.
1998 : France - Brésil, finale rêvée et dénouement historique
Ahhh la Coupe du Monde 98 ! Quel moment mémorable pour tout footeux tricolore qui se respecte. Bien que beaucoup s'en rappellent comme si c'était hier, un petit rafraîchissement ne fait jamais de mal. Souvenez-vous, ce 12 juillet, le onze coaché par un Aimé Jacquet très critiqué avant le tournoi et maintenant en passe d'être canonisé affronte le Brésil de Mario Zagallo pour ce qui était la "finale rêvée" de ce mondial. Après la remontée fantastique face à la Croatie en demi finales (2-1) signée Lilian Thuram, tout le peuple français se prenait à rêver d'une victoire finale. Mais il fallait battre l'ogre brésilien et ses génies Ronaldo et Rivaldo. Impressionnante de maîtrise durant toute la compétition, la France péchait quand il s'agissait d'attaquer. C'est pourtant par trois buts à zéro que les bleus vont s'imposer : deux têtes en or de Zidane sur corner et un but d'Emmanuel Petit sur un contre assassin en fin de match en guise d'apothéose. De quoi oublier les innombrables ratés de Guivarc'h et Dugarry. Un match historique pour l'Equipe de France, qui après avoir mis le monde à ses pieds, parvint sur le toit de l'Europe deux ans plus tard. Une génération bénie qui tombera honteusement de son piédestal en 2002.